#ChallengeAZ – G comme Galette

Chaque été, je passe mes vacances dans ce petit village breton que je connais bien, Pleucadeuc. Ici, vit Agnès, ma grand-mère maternelle, au lieu-dit Beausolon, à deux kilomètres cinq cents du bourg. Chaque vendredi c’est le même rituel : les galettes de sarrasin !galette

Nous sommes un de ces vendredis. Il fait beau. Avec ma sœur aînée, nous prenons nos vélos direction le bourg pour faire des provisions et acheter ces fameuses galettes. Face à l’église, nous nous arrêtons dans la petite épicerie située à côté de la boulangerie. Ginette, l’épicière nous accueille. C’est elle qui prépare les galettes chaque vendredi. C’est devenu une tradition. Je la regarde étaler la pâte sur sa galettoire. Elle nous prépare en peu de temps notre commande : environ 10 galettes, 2 par personne.

De retour chez ma grand-mère, nous attendons le déjeuner avec impatience. Puis le grand moment arrive, pour moi enfant et même adolescente, c’était un grand moment. A table, chacun choisit sa garniture : une complète avec un œuf, une au beurre seulement ou au jambon fromage. Pour moi, ce sera une au beurre accompagnée de lait ribot ! Très peu de personnes aiment cette spécialité au lait fermenté, frais et onctueux, qui se boit froid comme le veut la tradition. Pour ma part, je trouve que c’est un vrai délice !

Les galettes bretonnes  sont faites de farine de sarrasin, salée et délayée à l’eau. La pâte est étendue sur une large poêle de fonte à l’aide d’une petite raclette de bois. Lorsque la crêpe est cuite d’un côté, on la décolle avec une palette de bois (malgré la photo, c’est bien du bois) et on la retourne.

Ma mère m’a appris récemment, en préparant le challengeAZ, que ma grand-mère Agnès fabriquait elle-même ses galettes sur une galettoire installée sur un trépied dans la cour de la maison. J’aurais aimé la voir faire. Pourquoi a-t-elle arrêté ? Ginette l’épicière s’était mise à faire des galettes, c’était plus simple ! Voici sa galettoire, rouillée par le temps, et sa palette conservées par ma mère :

palette       Galettoire

La farine de sarrasin ou de blé noir a fait son apparition en France au XIIème siècle avec les Croisés de retour d’Asie. Au XVème siècle, la duchesse Anne de Bretagne impose sa culture en Bretagne car cette plante à fleurs – ce n’est pas une graine – pousse rapidement et s’accommode d’une terre pauvre typique de son duché. Cet aliment a été longtemps la nourriture de base des paysans bretons, apport alimentaire et nutritif conséquent. [« La cure de jouvence du blé noir breton » site agriculture.gouv.fr] Les graines de sarrasin sont riches en protéines végétales qui contiennent tous les acides aminés essentiels.

fiche    sarrasin   sarrasin 1

Fleur de sarrasin : floraison et apparition des graines de sarrasin. Graines de sarrasin qui seront broyées pour donner la farine dite de blé noir

graines

Dans la tradition bretonne, les crêpes et les  galettes constituaient tout le repas du soir du mercredi et du vendredi. Elles étaient considérées comme une nourriture de pénitence, et les touristes qui aujourd’hui font la queue dans les crêperies pour en déguster ne s’en doutent certainement pas !

Aujourd’hui encore, je reste très attachée à cette galette de sarrasin, souvenir de mon enfance, de cette Bretagne que j’aime tant…

 

 

 

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