Le généathème de mai proposé par Sophie BOUDAREL (Gazette des ancêtres) nous entraîne dans les métiers d’art.
Le site de l’Institut des Métiers d’Art recense ces métiers selon leur domaine d’activité : céramique, cuir, luminaire, métal….
Mon choix s’arrête sur le taillandier, un ouvrier qui faisait toutes sortes d’outils pour les charpentiers, les charrons, les tonneliers, les laboureurs, comme des haches, cognées, serpes, etc…[Institut des Métiers d’Art]

Jean Frédéric Wentzel, BNU de Strasbourg, NIM 21916
C’est la profession qu’exerce Mathurin DELEPINE, sosa 172 de mes enfants.
Mathurin est né le 5 juillet 1777 à La Bohalle (49), village situé sur les bords de Loire, non loin d’Angers. Il est le fils de Jean Delépine et de Perrine Vincent. Son père est laboureur.

A sa naissance, Mathurin est le quatrième enfant du couple : Jean, Perrine et Pierre l’ont précédé. Il ne connaîtra pas sa sœur, décédée un an plus tôt, alors âgée de 3 ans. La famille s’agrandit avec une nouvelle Perrine née en 1779, René qui ne vivra qu’un an et Marie née en 1786.
Mathurin passe sa vie à la Bohalle. Son père y décède en 1799. Ce sont ses frères ainés qui déclarent le décès ; ils sont cultivateurs.
En 1807, il fait partie des témoins de mariage de sa sœur Marie : c’est ici que nous apprenons que Mathurin est « maréchal en œuvres blanches », c’est l’expression angevine de taillandier ! Son frère Pierre exerce le métier également.
Mathurin épouse le 18 novembre 1808 Marguerite Plansonnault du même village. Il est encore maréchal en œuvres blanches, et il le sera jusqu’à son décès le 27 avril 1821.

Il faut savoir que les taillandiers se divisaient en 4 branches :
-les taillandiers en œuvres blanches comme Mathurin, qui fabriquent des outils coupants mais pas d’armes, les gros ouvrages de fer tranchant et coupant qui s’aiguisent sur la meule
-les taillandiers grossiers qui fabriquent des ustensiles de cuisine et de gros outils (pelles, cognées…)
-les taillandiers vrilliers et tailleurs de limes, de ciseaux…
-les taillandiers en fer-blanc et noir qui fabriquent des lanternes, des entonnoirs, des moules.
Comment est-il devenu taillandier puisque jusqu’ici je n’ai pas trouvé un membre de la famille, même au sens large du terme, qui ai exercé cette profession à part son frère ? Son entourage est plutôt lié à la paysannerie. Est-ce que la fin des corporations après la Révolution lui a permis d’accéder au métier ?